dimanche 25 février 2018

Le savoir de l'autre...l'autre savoir

Il y a le banc d’école, l’éléphant dans le salon de l’acquisition de connaissance. Il y a le livre, ce bon vieux bouquin, chargé de retracer l’histoire, revisiter les faits qui font de l’humanité ce qu’elle est devenue.
Et bien entendu, de nos jours, il y a …Google ! Fruit de l’imagination des hommes, là où, ne fût-ce que le temps d’un clic, la magie d’internet transforme n’importe qui en Pic de la Mirandole.  

Mais, de toutes les manières de se cultiver, une avenue est plus négligée : le savoir de l’autre. Oui, le savoir des rencontres. Le savoir de l’autre constitue...l’autre savoir. 

L’autre n’est pas nécessairement érudit ou spécialiste. L’autre sait des choses qui ne font partie d’aucun programme scolaire. Il est ce témoin qui était là au bon moment et au bon endroit. Il est cet aîné qui a découvert des principes par la morale qu’enseigne l’expérience. Il est cet ami, venant d’une culture étrangère, qui vulgarise des concepts pouvant être hyper complexes lorsque l’on a été élevé sous un autre paradigme. À titre d’exemple, la psychologie des prénoms est une banalité en Afrique, mais une science en Amérique.

Si l’école peut être soumise à la loi du marché, que les livres ne seront jamais assez pour témoigner l’histoire du monde, il y aura toujours un autre pour exprimer ce qu’il sait.

Le savoir de l’autre est à prendre au sérieux. Ce n’est que depuis quelques années qu’est apparu un phénomène qui met en valeur ce trait d’apprentissage : les « brains dates », littéralement, « les rencontres de cerveaux ». Ces occasions où des inconnus se réunissent dans l’optique de repartir avec un petit bagage de chacun.

Le savoir de l’autre est intangible, il n’a pas besoin de propriété intellectuelle, car il est inviolable. Un chercheur en sciences humaines d’une université réputée ne pourra jamais comprendre la pauvreté comme le ressent le sans-abri qui dort au coin de la rue.

L’homme est unique. Par ce simple constat, tout homme peut apporter sa lumière pour éclairer davantage notre monde. Il ne suffit que de se parler, il ne suffit que d’apprendre du savoir de l’autre, de l’autre savoir.


Mayamba Luboya 

Kalala, un nom qui lui allait si bien